Août Secours Alimentaire: du coté d'une bénéficiaire comment cela se passe t'il ?

Cela fait plusieurs années que je bénéficie de cette aide...

La première fois, j'ai pensé que ce serait la seule... C'était en 2005.

Le premier jour, je rate toujours la distribution car je ne peux pas modifier mes horaires de kinésithérapie facilement. Ensuite, en prenant 2 jours au lieu d'un, j'arrive à adapter le planning.

J'ai eu l'intuition de scanner la carte le 30 avant d'y aller... Le 31, je ne pouvais pas pour cause de rééducation fonctionnelle, mais on a refusé de me donner pour 2 jours. En sortant, j'ai donc donné ma carte pour le 31 à une petite vieille qui a un vrai talent commercial et que je reverrais peut être l'année prochaine.

Au début, je prenais le colis et je repartais.

Puis, j'ai commencé à comprendre l'intérêt de la séance de troc à la sortie. La 2ème année, je changeais donc les produits que je ne consommaient pas préférentiellement avec d'autres plus adaptés à mes besoins. Heureusement que je n'ai jamais été fana des aliments lourds et gras et que les goûts des autres bénéficiaires les conduisent à échanger les haricots verts et autres légumes en boite contre ce dont je ne voulais déjà pas !

Là dessus, j'ai repéré une petite vieille qui est très pushy pour faire des échanges... J'en obtiens bien plus que mon colis car j'ai la chance d'avoir des goûts et des besoins alimentaires décalés par rapport aux autres...

En plus, je suis désormais diagnostiquée allergique au gluten, entre autres aliments que je peux pas consommer pour raison de santé(1), et que donc je ne peux consommer une bonne part des aliments distribués.

 

Là on voit que j'ai pris la farine et l'huile que je ne consomme pas pour l'une et peu pour l'autre afin de les échanger... Pour ce qui est du flan, il est à mon goût et sans gluten : je l'ai donc conservé...

J'ai tenté de faire changer le contenu du colis en présentant un certificat médical. Cela n'a conduit qu'à réduire mon maigre colis de célibataire pas à ce que j'obtienne une nourriture que je puisse manger sans danger.

Certificat médical inutile...

Paradoxalement, j'ai de la chance : sauf(2) le pain, tout le monde veux des pâtes et autres produits que je ne peux pas consommer... Pire, les boites de sardines que je n'aime pas(3) sont prises d'assaut !

Cette année je les ai toutes changées même celles que j'avais de coté, ainsi que le thon à l'huile, moins difficile à caser dans une recette de cuisine mais malsain pour quelqu'un qui ne doit pas consommer de gras...

Je récupère donc des oeufs, du lait, du fromage, des boites de légumes... Cela me fait des réserves pour les mois suivants(4) grâce à mon congélateur et un peu de cuisine... Dire que je l'avais acheté pour compenser le manque de temps dû aux horaires à rallonge de la Cadre Sup que j'étais !

Notes :

(1) parce que au niveau goût, on ne peut pas dire que ce soit réellement de la nourriture de gastronomes...

(2) le pain n'est pas limité, chacun peut en avoir autant qu'il souhaite, d'où sa faible valeur sur le "marché"

(3)  et dont le coté excessivement gras m'est déconseillé, car je dois être à la limite de la maigreur pour limiter les dégâts de ma maladie orpheline...

(4) tous les ans c'est un aspect important de survie car le centre de secours alimentaires ne rouvrent pas dès le début de septembre, loin de là, et ensuite les colis hebdomadaires sont à peine plus grands qu'un colis quotidien d'Août Secours Alimentaire... Pire, cette année c'est vital car j'ai été radiée pour absence de perspectives de réinsertion du mien (je suis malade et sans espoir de guérison) et qu'aucune solution alternative n'a encore été trouvée...